Le doxing en ligne : concept et protection

0

Depuis sa mise à la disposition du grand public, internet n’a cessé d’apporter des innovations et d’offrir de nouvelles opportunités à ses usagers. Pour n’en citer que quelques exemples, il a permis le partage de données et d’informations par le biais des plateformes de discussion (réseaux sociaux) ; internet est également devenu un support commercial de taille (digitalisation). Mais cette accessibilité n’a pas donné accès qu’à de bonnes pratiques ; en effet, internet est devenu le repaire de gens mal intentionnés qui n’ont pour but que de nuire à d’autres internautes. À part le piratage, les téléchargements illégaux ou le harcèlement en ligne, le doxing est l’une des pratiques auxquelles prennent part les cybercriminels.

Comprendre le doxing

Le doxing est une pratique qui consiste à recueillir et à divulguer les informations personnelles d’une personne sur internet dans le but de lui porter atteinte. Les informations publiées peuvent être son identité, son numéro de téléphone, son adresse et tout ce qui est censé être personnel. Selon les spécialistes, le terme doxing résulterait du mot documents, abrégé en docs, qui se lit « dox » en anglais ; ce qui justifie le fait que ses auteurs se documentent avant d’exposer les informations sur internet. Les données sont recueillies à travers les réseaux sociaux, les moteurs de recherche ou encore par hameçonnage à partir des sites de piratage.

Les raisons d’une telle pratique

Plusieurs raisons peuvent pousser les auteurs de cet acte à y avoir recours. Il peut s’agir d’une vengeance personnelle ou collective à la suite d’un désaccord. Il peut également être motivé par d’autres raisons comme des différends d’ordre idéologique, la compétition entre des individus ou encore pour dénoncer une personne ayant fait des actes illégaux.

Les conséquences du doxing

Une fois ses informations personnelles divulguées sur internet, il devient facile d’identifier la victime et d’entrer en contact avec lui ou ses proches. Ainsi, il peut subir un lynchage en ligne ou encore être harcelé par téléphone ou par e-mail. Les préjudices peuvent même être physiques, comme le cas de Samuel Paty, un professeur d’histoire-géographie assassiné le 16 octobre 2020. Après avoir montré une caricature du prophète Mahomet pendant l’un de ses cours, il a été victime d’un doxing, ce qui a conduit à son identification et à son meurtre.

Le doxing, un acte illégal

Le fait de divulguer des informations personnelles sur internet sans l’accord de la personne concernée est considéré comme une infraction et est passible d’une peine d’emprisonnement et d’amendes. Cette sanction peut varier et s’alourdir si l’acte est accompagné de circonstances aggravantes. Ainsi, la peine minimale pour l’auteur d’un doxing est de 3 années d’emprisonnement, suivie de 45 000 euros d’amende. S’il y a des circonstances aggravantes (la victime étant une personne travaillant dans le service public, un fonctionnaire, un mineur, une personne souffrant de handicap, une personne âgée ou encore une femme enceinte), la peine peut s’élever à 5 ans de prison et suivie d’une amende de 75 000 euros.

Se protéger du doxing

Malgré les apparences, internet s’avère être une jungle très dangereuse aussi bien pour les initiés que pour les débutants. Toutes les opérations (recherches, discussions, adresse IP, etc.) peuvent permettre aux hackers de remonter vers l’internaute. Ainsi, la seule option pour ne pas tomber sur des gens mal intentionnés est la prévention. Pour cela, il faut s’assurer que le site sur lequel on accède est un site fiable ; il est également important de ne pas trop exposer sa vie privée sur les réseaux sociaux. Si possible, il est préférable de masquer les informations personnelles dans le formulaire d’inscription sur une plateforme.

En cas d’attaque cybercriminelle

Lorsqu’on estime être victime d’un doxing, il est impératif de contacter directement les forces de l’ordre afin qu’elles puissent suivre l’affaire de près. On peut également contacter les supports techniques du site sur lequel les informations sont publiées ; cependant, cette deuxième option peut être un blocage par rapport à une éventuelle enquête menée par les autorités puisque les publications censées faire office de pièces à conviction ne seront plus inaccessibles une fois effacées.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *